Un article d'Anne Frangeul sur notre exposition Gardiens de PH'ART (finie), sur le blog Linving in Cognac
Vivre dans l'amplitude de ses rêves
[...] "Vivre sa vie dans l’amplitude, c’est être capable de percevoir la hauteur, mais aussi le large, l’intense, le vaste, en somme, l’horizon. C’est laisser de l’espace pour l’imprévu, pour les à-côtés, pour les crises, pour les énigmes, mais aussi pour l’inespéré" Marie Robert, philosophe.
Vivre comme Robinson à quelques encâblures de l'estran
C'est une amplitude qui sent les embruns, l'infini sous les étoiles, l'expérience de la solitude, le laisser-venir. J'ai eu l'opportunité de visiter l'exposition Gardiens de Ph'Art à La Rochelle, de manière privilégiée en compagnie d'une des 255 allumé e s qui ont réalisé un de leurs rêves, entre octobre 2019 et octobre 2020. (je ne vous fais pas de dessin sur la période...) Comme quoi, l'évasion est possible.
Brigitte est une amie de longue date, esprit ouvert, pied marin. Lorsqu'elle m' avait fait part de sa décision, cela m'avait fait immédiatement rêver, et je m'étais alors demandée si j'en étais capable, non pas de me retrouver face à moi-même, mais... d'affronter l'accostage au phare. Cette manoeuvre ayant été parfois été périlleuse, je n'ai donc pas de regret.
L'idée de cette "robinsonnade de 24 heures" est née en 2019 dans le cerveau prolixe d'André Bronner, aka Yul, marin, explorateur aventurier à l'origine de la reconstruction épique du phare du bout du monde située sur l'île des Etats, à proximité du Cap Horn. Cette première odyssée digne du roman éponyme de Jules Verne a appelé d'autres rêves dont celui de construire la réplique du phare à La Rochelle, ce qui est devenu une réalité en 2000.
En 2019 donc Yul lance cette petite annonce : "Si vous avez rêvé d’être comme un Robinson sur son île, un aventurier, ou simplement de vous déconnecter de votre quotidien, nous vous proposons une manière de vous extraire de la société et d’imaginer un monde différent, loin de l’agitation. L’isolement est un accélérateur d’imaginaire et le Phare du Bout du Monde de la Rochelle en sera le décor : devenez Gardien de Phare !" 255 personnes s'inscrivent, l'aventure commence pour chacune d'entre elles. Jour après jour, les rotations se sont succèdent. Un seul impératif, retranscrire son odyssée personnelle sur le phare avec le support artistique de son choix. Chaque gardien (ne) de phare est devenu (e) ainsi gardien(ne) de PH'ART.
L'exposition met donc en scène les 119 textes, poèmes, documents écrits, 6 bandes dessinées, 44 albums photos, 38 dessins, peintures et collages, 14 vidéos, 12 compositions musicales et 32 créations d’œuvres, témoins de cette parenthèse hors du temps.
Les créations sont regroupées non pas chronologiquement ou par affinité d'expression, mais par thématique. : Le temps des mots, Le phare est un passeur de lumière, So phare away, Avec le temps, Imaginaire ou bien encore Le phare à bulles...
Je vous prépare un article sur le blog sur cette expérience étonnante qui ne laisse pas indifférent et vous donne à lire un des poèmes de Brigitte écrit le 6 novembre 2019 dans le phare :
En hamac au-dessus du ressac
Voilà une étrange sensation
Merveilleuse de douceur
Je suis dans le ventre
Là où tout a commencé
"C'est la première fois" dit le souffle sous le balancement
Avant de s'évaporer dans un sourire
Ne rien attendre pour tout trouver
L'exposition est ouverte jusqu'au 15 février au Musée Maritime de La Rochelle