La robinsonade

Île déserte, vie sauvage, expérience d'une totale solitude...

Tels étaient les motifs qui poussèrent André "Yul" Bronner à demander une autorisation de débarquer sur l'île des États, territoire militaire argentin désert, pour trois mois.

"On m'a pris pour un fou, un doux dingue, un joyeux illuminé", mais son insistance et sa persuasion lui ont permis d'obtenir l'accord de l'Armada et de poser son sac, son arc et son filet de pêche sur l'île.


Pendant deux ans, à l'abri dans sa petite maison rochelaise, il avait imaginé cette expédition, appris le tir à l'arc, constitué avec application une liste de matériel...

Un matin de décembre 1994, il débarque du voilier Kotick et se retrouve au contact de la réalité maintes fois rêvée.


On ne s'improvise pas indien du jour au lendemain

Comme un indien

Les choses ne se passent pas exactement comme il l'avait prévu!
L'équipement méticuleusement choisi se trouve immédiatement mouillé, trempé, inutilisable dans la tempête. Quand il trouve un rare terrain plat de quelques mètres carrés, le sol est tellement spongieux que son campement s'enfonce pendant la nuit. Il nage! Impossible d'envisager de passer trois mois sous la tente.


Il cherche un abri vers les aplombs rocheux, trouve une caverne. Les conditions semblent meilleures, le sol est sec. Sauf que... lorsqu'il allume un feu pour profiter de la chaleur et la beauté des flammes, la fumée lui pique les yeux, lui irrite la gorge et le pousse à fuir cette tanière.


Au milieu de cette végétation riche et exubérante, 35Kgs de matériel sur le dos alourdissent considérablement ses pas, et ralentissent ses déplacements (5 heures pour 1Km)... Entre les zones boisées impénétrables, des champs de tourbe très dense dans laquelle il s'enfonce jusqu'aux genoux.


Un rêve d'enfant

Compagnon du vent et de la pluie, amant des plages de sable, malgré sa capacité à s'adapter à tout, comme les animaux sauvages, il ressent la nécessité d'avoir un trou, un nid pour s'abriter.


Il réalise un rêve d'enfant :  construire une cabane dans un arbre, sur les pentes de Caleta Baiud, dominant la baie où il pourra pêcher. Les matériaux (planches, cordages...) proviennent de la plage. Il recouvre la structure avec une bâche qu'il avait dans son sac... le tour est joué!


Dans ses bagages il a emporté du riz, des céréales et des aliments déshydratés, de quoi assurer un repas quotidien. Le complément sera le produit de la pêche ou de la chasse à l'arc, une chasse d'approche ou d'affût. La pêche s'avère être la plus fructueuse.


Une bonne idée

A partir de son arbre, Yul explore l'île.


Il se retrouve un soir au Cap San Juan, sur les ruines du phare retrouvées deux ans auparavant. Seul dans la nuit obscure, scrutant le large, il s'imagine gardien de phare.


L'idée est née : il faut rallumer la lumière du phare!