Au bout du bout du monde Dans les cinquantièmes hurlants, à 100 miles à l'est du Cap Horn, au bout de la terre de feu, l'île des États longue de 65 km émerge d'un océan de vagues et de la grande
houle Antarctique. Une géographie torturée L'île des États porte le témoignage de la dérive des continents qui morcelèrent l'écorce terrestre voila des millénaires. Dernière racine de la Cordillère des Andes, l'île
offre un relief très accidenté. Une île particulièrement inhospitalière Le climat de l'île est froid, très humide et très venté. La moyenne des températures varie entre 0 et 5 degrés. Les précipitations, sous forme de pluie ou de neige sont très fréquentes (25 jours par mois en moyenne), il pleut presque 4m d'eau par an sur l'île! Le taux d'humidité et de nébulosité est très élevé. L'île peut se retrouver totalement prise dans les nuages qui descendent au niveau de la mer! Proche du cap Horn, l'île jouit des mêmes conditions : dépressions et tempêtes se succèdent avec des vents dont la force est d'une rare violence. Une végétation exhubérante La végétation liée à l'humidité du climat et aux pluies réparties sur toute l'année est riche et exubérante. Les arbres sont maltraités par les vents violents soufflant régulièrement dans la même direction. Ils sont riquiqui et poussent à l'horizontale, en drapeau! Ceux qui tombent ne pourrissent pratiquement pas, leurs troncs blanchissent et s'accumulent dans un enchevêtrement rendant toute progression sur l'île extrêmement compliquée. Faune La faune endémique est constituée de manchots, phoques, loutres, albatros, mouettes, pétrels, canards. L'île était appelée "Terre d'abondance" par les indiens vivant en
Terre de Feu. Des récits de navigateurs expliquent que les bateaux devaient réduire leur voilure pour ralentir tellement les eaux étaient peuplées! On note aussi la présence d'une faune introduite par les explorateurs, qui avaient l'habitude de transporter du bétail sur pied et d'en laisser sur les îles qu'ils
croisaient, afin d'avoir une source de nourriture à leur prochain passage. Pendant le XlXe siècle la chasse (phoque, loutre, manchot) va dépeupler l'île. |